mercredi

Murmure de Baudelaire


Là-bas que le roulis
cheveux bleus dormant
vit dans tes fortes tresses
où les vaisseaux d'un ciel pur
je m'enivre tout un monde
sur la musique peut boire
embrasser mon amour comme
langoureuse dans l'or le mien
nage sur l'encolure Asie brûlante
de voiles senteurs O féconde
ce noir océan comme un mouchoir
moutonnant j'irai là-bas ton parfum
des souvenirs d'autres esprits
lointains voguent mer d'ébène
soyez leurs vastes bras du ciel immense

Je plongerai ce soir tu contiens
le mien le son et la couleur
se pâment du loisir infinis les vaisseaux
retentissant peut boire forêt
de flammes et mon esprit roulis
caresse où l'arbre de sève pour
un éblouissant pavillon coco m'enlève
me rendez ma tête amoureuse
O boucles toison climats d'ébène
extase de voiles où mon amour nage
tes profondeurs un monde presque
longuement ciel pur vous me l'azur
je la veux ce soir la brûlante aromatique
ô mon amour l'alcôve chevelure
à grands flots d'ivresse ouvrent ton ciel

Des souvenirs tu contiens la
musique dans tes vastes bras
l'éternelle paresse la houle
saura sur les bords j'irai là-bas
loisir de ténèbres extase un port
de mâts bleus cheveux pleins de sève
amoureuse presque glissant moutonnant
comme la couleur et l'homme vit
dans cette chevelure que le roulis
des souvenirs dans la moire
vous me rendez l'ardeur l'huile
ma tête saura bercements peupler
des senteurs soyez d'ivresse
pour embrasser chargé de tout un monde
éblouissant dans l'air où mon amour frémit


Contrainte de ce texte : poème fluctuel. Il s'agit d'un texte dans lequel les mots perdent leur fonction grammaticale et syntaxique. Seule la phonétique compte.
Le texte-source est le poème de Baudelaire (La chevelure). Mais rien n'empêche de créer sa propre matrice de mots.