vendredi

7 haïkus sur des poèmes de François Cheng

les choses
la voie suprême
geste des fleurs



intervalles
de plumes de paon -
son propre refuge



les montagnes estompées
de toi au monde
échancrure de jade



quelqu'un se déploie
sous le banian
par-dessus la prairie



le fil d'un cerf-volant
esquisse enfin
l'invisible cascade



ce qui a été vécu
se meut sans fin -
la pluie chante en nous



sur le double versant
les libellules sont passées -
nommer l'Innomé

dimanche

Futur antérieur

Une chronologie fictive de la Renaissance, dans un monastère tibétain.
Au-dessus de la surface de la Terre, la cité se terminait dans la géométrie de son environnement.
La nature redevenue sauvage, la première marche des colons sauvegardent la virginité de ce qui arrivera.
Les machines sont dessinées en formes circulaires pour s'élancer vers des miracles futurs rappelant de vagues prophéties. Enveloppée dans la masse cométaire, dans l'enchevêtrement des ponts aériens, Notre Dame de Paris se découvre au travers des anticipations.
L'Arche de l'Espace avait traversé une phase de délire au-delà de tout anthropomorphisme. Dans la rue, on rencontrera des isotopes, des rayons X, quelques barres d'ébène assemblées sur la scène d'un classique théâtre.
Après tant d'années de radiodiffusion, la circulation atmosphérique sortira enfin (pour sonder les mondes extérieurs) l'homme de cette vie de prisonnier.

Partout, des refuges s'élèveront pour plus tard.

(sur des textes de Christophe Canto et Odile Faliu)

samedi

Galerie

1

La peinture retient peu au sein de l'Arsenal.
Ayant abordé avec Mona la visite du pavillon mexicain, l'hôte s'arrêtera devant les grandes portes lumineuses - énigmatique synthèse de formes autour de l'eau, du feu ou de l'air.
En ville, toujours, où un ensemble de photographies se prolonge dans une atmosphère de lenteur et de poésie - un jardin conçu par STEVENS en images simples où tout est reflets à la faveur d'un transport de palmiers.
En lévitation dans l'espace, une vingtaine d'oeuvres sont regroupées sous l'intitulé d'un embrasement planétaire imminent.

2

L'Art ne s'enseigne pas l'émancipation de l'Homme.
Pour l'auteur se poursuit toujours l'expérimentation vers les philosophies.
L'Hypothèse (ainsi comprise) va de conceptions de l'art comme un "savoir-transmettre" à de nouveaux modèles d'écoles pour immédiatement déterminer comme affirmation et pratique aux matrices utopiques - pâle avatar de leurs protocoles.
Autant de laboratoires qu'il est possible sont alors répartis dans la découverte de soi et des oeuvres du passé, fondement des systèmes symboliques en élaboration.

3

L'Ange de l'histoire est un lieu de cheminement qui n'échappe pas complètement à la notion de pesanteur, sinon il déborde avec l'énergie de la nature concentrée.
C'est une image plus sereine et plus joyeuse, entre Nature et Culture.
Le jardin remplit des salles et ajoure ce tissu par des rainures comblées de résine dorée. Une vaste circulation au sol, une vision humaine qui laisse un espace ouvert au collectif basculent en un même mouvement.
Cette idée d'une vision chromatique de l'Histoire essaie de s'accorder avec la masse du tas.
Mais certains volumes, quand il y a du vent, sont placées en état de disparition.

(sur des textes d'Art-Press)