samedi

J'adore prendre des bouts de phrases d'auteurs divers pour les recoller selon ma fantaisie. Lorsque j'applique mon principe de "fluctualisation", c'est-à-dire lorsque je parcours un texte rapidement et dans tous les sens, il en sort quelque chose qui s'apparente plus à de la plastique sonore qu'à ce qu'on entend habituellement par "poésie".
Mais qu'est-ce que la poésie ?
Personnellement, je n'aime pas trop ce que les gens appellent généralement "poésie".
La poésie n'a rien à voir avec les sentiments, ni avec les idées, cela, c'est sûr.
Peut-être a-t-elle à voir avec les images et les sons, ou les deux en même temps - et que les images et les sons véhiculent des sentiments et des idées.
Qu'est-ce qu'un chant ?
Un chant est-il une rivière ?
Un chant est-il un nuage ?
Le silence est-il un chant ?
Un chant est-il un chant ?

Voilà comment je définis un poème :
Un poème est un parcours, un non-sens, un fragment.
Un parcours vers quelque part, un non-sens pour la plupart, un fragment de quelque chose.
Toute écriture est obscurité qui éclaire.
Tout texte est une forêt.
Tout langage est un filet qui devient poisson.

ABSENCE

Le mot précédent est signalé par sa présence.

Hommage à Poe


Je suis l'Explorateur à la jambe coupée.
Tel un doux cannibale à l'affût, j'ai vécu,
Peureux, dans la forêt sinistre du Vaincu,
Avec pour seul bijou les yeux de ma Poupée.

En chambre, j'ai dressé la carte imaginaire
D'un continent perdu qui reste à découvrir
(Si jamais l'Impossible un jour se laisse ouvrir),
Moi, matelot sans Ciel, Capitaine de Terre.

Plusieurs fois, dans la nuit stridente des abîmes
Un Esprit radieux me parla - un Elohim.
Etait-ce alors la Voix du Voyageur des Cimes ?

Un jour, en tisonnant l'hypothèse du Rôle,
Suintant de clarté sous les combles du Pôle,
On décryptera mon nom : Arthur Gordon Pym.