Naissances latentes

- A noir : CAVERNE.

Une alcôve, un assassin, acariâtre, une cathédrale.

- E blanc : EDELWEISS.

Un effleurement, une fée, rester, des effets.

- I rouge : RYTHME.

Un rite, une irritation, des briques, risible.

- U vert : URNE.

Des unions, mutine, une source, murmurer.

- O bleu : ONDE.

Un sommet, des onomatopées, la rotondité, OM.


- A blanc : ARGENT.

De l'argile, un albatros, l'aube et la lenteur.

- E rouge : METEORE.

Eructer, la colère, des fêtes, une épée.

- I vert : IF.

Des irrigations, le milieu, visiter, l'humilité.

- U bleu : TURQUOISE.

Uranus, un hurluberlu, cubique, l'Univers.

- O noir : OMBRE.

Le nombril, une odeur, l'Ouroboros, tomber.


- A rouge : ARME.

Des acclamations, l'apparat, claquer, l'incarnation.

- E vert : EMERAUDE.

Pérennité, la Mère, des fleurs d'été, renaître.

- I bleu : CYAN.

Une infinité, des icônes, une basilique en plein ciel.

- U noir : HUMUS.

Des fumées, l'utérus, hululer, putride.

- O blanc : LOTUS.

Une rose, le sommeil, se blottir, ensoleillé.


- A vert : NATURE.

La branche d'un arbre, une femme en vacances, partager.

- E bleu : ETHER.

S'étonner, s'éveiller, la Mer, une éternité.

- I noir : NUIT.

Inique, inhumain, s'immiscer, la mine.

- U blanc : LUEUR.

Un jour où, des amours, un fou, dessous.

- O rouge : ORIENT.

La rotation des ports, des oriflammes, un origami. De l'or.


- A bleu : AZUR.

Rassemblement des anges, la baleine franche, étrange, une fiancée.

- E noir : EBENE.

La terreur, un cheminement, le deuil, un ermite.

- I blanc : CYGNE.

Des signes de vie, des pointillés, l'incertitude. Irisation.

- U rouge : FUSION.

Fulminer, fusée, de l'uranium, foutre le camp.

- O vert : ELDORADO.

Un oiseau, le bord de l'eau, un troll, du pourpier.


Contrainte de ce texte : décliner le système de Rimbaud pour chacune des cinq voyelles. Cela donne vingt-cinq possibilités. Mon hypothèse est que cette déclinaison est "latente" dans le poème de Rimbaud.

VYLL#

A nr, E bl, I rg, U vrt, O bl-, vyll#,
J dir3 qq jr vs nssc# latt.
A, nr corst vlu ds mch ecltt
Ki bmbn otwr ds p-tr cr-ll,

Glf# d ombr. E, cndr# ds vpr / ds tnt,
Lnc# ds glc- f-r, ¤]# bl, frss# d ombll#,
I, sng crch2, prpr#, rir ds lvr bll
Ds l klr w ls ivrss pentt,

U, ccl#, vbrmt# dvn ds mr vird,
Px ds pts sem2 d anm, px ds rid
Ke l alchm impr a' grd frt# std-,

O, sprm Clrn pln ds strdr etrg,
Slc# trvrs2 ds Mnd / ds Ang,
O l Omga, ryn v-lt d S Yx !

Contrainte de ce texte : traduction du sonnet de Rimbaud en SMS unifié.

Voyelles

A noir, E rouge, I bleu, U vert, O blanc,- voyelles,
On a dit quelque jour vos naissances latentes.
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre; E, pourpres, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes;
I, sang figé, Clairon plein des strideurs Atlantes,
Silences traversés des bleus frissons d'ombelles.

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux.

O, suprême candeur de ces Vapeurs étranges,
Lances des glaciers fiers, des Mondes-Rois, des Anges,
O l'Oméga, ultra-violet de Ses Yeux !


Contrainte de ce texte : décliner le poème de Rimbaud à partir d'une autre série de correspondances.
Cet ordre : A noir, E rouge, I bleu, U vert, O blanc, est l'autre ordre possible avec le système de Rimbaud. Au lieu de se suivre, les couleurs complémentaires (noir/blanc, rouge/vert) se font face. Le bleu, couleur de synthèse, prend naturellement sa place au milieu.
Je rappelle le système de Rimbaud (il y en a un malgré les tenants du marxisme littéraire qui nient toute référence au symbolique) :
1) L'ordre des voyelles est celui de l'alphabet grec, de Alpha à Oméga.
2) l'ordre des couleurs est celui qui découle d'une logique de succession fondée sur le noir (absence de couleur). Vient ensuite le blanc (sa complémentaire). Suit le rouge, qui est la première couleur du spectre. Vient ensuite le vert (sa complémentaire). Puis le bleu, puisque bleu suit vert dans le spectre. Cela explique pourquoi le jaune est absent du système. Et il se trouve (mais rien ne prouve que Rimbaud en avait connaissance) que la suite rouge/vert/bleu correspond aux couleurs primaires en physique.