jeudi

PHRASE
Le mot précédent n'est pas une phrase.

MOT
Le mot précédent peut ne pas apparaître une seule fois dans un texte.

mercredi

VOIX MELEES

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
rivière, fontaine et ruisseau
La joie venait toujours après la peine
O bruit doux de la pluie
gouttes d'argent d'orfèvrerie

Vienne la nuit sonne l'heure
dans ce coeur qui s'écoeure

Le temps a laissé son manteau
par terre et sur les toits
De soleil luisant clair et beau
passent les jours et passent les semaines
C'est bien la pire peine
faut-il qu'il m'en souvienne
de ne savoir pourquoi
l'amour s'en va comme cette eau courante

Il pleure dans mon coeur
Vienne la nuit sonne l'heure
tandis que sous
le pont Mirabeau coule la Seine
rivière, fontaine et ruisseau
- Quelle est cette langueur
qui en son jargon ne chante ou crie
comme l'Espérance est violente ?

Il pleure dans mon coeur
les jours s'en vont je demeure
O le chant de la pluie !

Sous le pont Mirabeau
le temps a laissé son manteau


Contrainte de ce texte : collage-citation sur Charles d'Orléans, Verlaine et Apollinaire.

lundi

ROMAN

entre deux le vois
seulement pourtant
si mon au revoir
la vie regarde avec
la bouche tellement pas
trop de moi nuits mots jours
entre deux la silhouette
allée je rigoles de lune
rossignol mon soleil
c'est ombre chinoise
non crois-tu les blessures
sans enfance peux-tu
laquelle de lune viendra
prendre alors sans jamais
perdre la vie pourquoi

mais parce que la maison
pourtant dis-moi
trop de papier revenir
attention love attention
non non je tu jeté vers
mon village oui rossignol
elle est fragile enfance
tu bois spectacle c'est
jamais la vie laquelle
viendra prendre la lune
ainsi refais tu verras
non vers te dis revenir
à cette chinoise
regarde pourquoi soleil chaud
ta bouche est ombre alors

tu verras seulement
toujours c'est facile
avenir avenir
au téléphone rouge à lèvres
se voir le chemin cerise
bord de seine
printemps prévu ça plait
comme si ...
j'ai ça déteste vomir
marre tu verras toujours
quand malgré toi tellement
le voici cerise ouvre passé
blessure ah comme toujours
seulement tournedos
le printemps voyage

Contrainte de ce texte : poème fluctuel (voir plus bas).

mercredi

Paysage parallèle

Tandis que Miritis hagarde au loin
Le Désert bondit sur la Passadore
Tachée d'animaux vertigineux, chore
de canyons entrelacés dans l'Amoin.

Elle, ribelle à ses heures, ajoint
Les diaprées remontant vers l'aurobore
Immané, si lointaine et si dolore
qu'elle en oublie son Phod enfin rejoint.

Sur le retable hypersonique et lune
Ses calmants courent avec mille éclats
Pulvisés par son visage de dune,

Et le Désert bondit sur les Paclats
Qui leurrent ma soeur - ma soeur Galaxie
Dépliant les quasars de sa Mancie.


Contrainte de ce texte : créer un univers poétique "secondaire", où les mots habituels n'ont pas le même sens que dans le dictionnaire courant, ou bien existent dans un dictionnaire parallèle.

lundi

Le seigneur des anneaux

Ce fut Gandalf qui les réveilla tous.
Après plusieurs milles de leur chevauchée
l'Isen bouillonnait de nouveau dans son lit
le soleil luisait sur le sommet des bouleaux

Quand l'Ombre s'étendit sur la Forêt Noire
aucun son ne se fit entendre
il n'y avait ni étoiles ni lune
son nom ne figure dans aucune histoire

Ils voyaient la forêt descendre et se perdre
elle s'enfuit, légère, sur ses pieds dansants
Ce semblait un endroit très étrange
- au-delà de toutes les tours fortes et hautes

Si man y yulma nin enquantuva ?
Proche est l'heure où doivent revenir les Egarés
à Ilmarïn sur la montagne escarpée ...
Je vais vous raconter l'histoire

Sombre est l'eau du Kheled-Zâram
on m'appelle Grand-Pas, dit-il d'une voix grave
derrière lui chevauchaient les Seigneurs de la Marche
le vent soufflait, les trompettes chantaient

Il tira son épée et la regarda
Cheval Blanc et Cygne d'Argent
la lumière dorée du feu jouait sur leurs visages
un anneau pour les gouverner tous

Maintenant, maintenant ou il sera trop tard !
Une larme jaillit dans l'oeil d'Eowyn
"Porteur de l'Anneau pour vous j'ai préparé ceci"
nuls arbres ne ressemblent à ceux de cette terre

A l'orée de la Forêt d'Or
Il fumait une pipe à long tuyau
"Vous avez longuement parlé dans votre sommeil"
les ombres du soir s'épaississaient

Par Elbereth et Luthien la Belle
entendez-vous la voix de la Nimrodel ?
Et il lui sembla voir - au-delà des flammes embrumées -
les Montagnes Blanches de l'Ered Nihraïs


Contrainte de ce texte : collage-citation. Se définit comme un collage de phrases prélevées dans un ou plusieurs textes, et adapté à la prose ou à la poésie (ici, la traduction de Francis Ledoux).


Quand vous étiez si jeune (pastiche)

Quand vous étiez si jeune, le matin à la fenêtre,
Debout les pieds dans l'eau, rembobinant et décousant,
Chantiez disant ma prose, en vous renfrognant :
"Ronsard m'oubliera du temps que je serai vieille."

Lors vous n'aviez maîtresse oeillant telle ancienne,
Déjà sous le plaisir complètement réveillée,
Qui à mon silence anonyme ne se soit endormie,
Maudissant votre incognito de blâmes mortels.

J'étais dans le Ciel, et créature charnelle
Dans la lumière sylvestre j'abandonnai mon labeur;
Vous étiez sur le chemin une jeune athlète,

Désirant ma haine et une humble attention.
Vivotez, si vous m'en croyez, ou revenez à Hier !
Ne cueillez pas aujourd'hui les épines de la Mort.


Contrainte de ce texte : antonymie (inverser le sens de chaque mot dans le texte original).